La Consultation du Chat Sénior
étape 1 du Protocole vétérinaire :
Impliquer les propriétaires
La médecine préventive s’attache, tout au long de la vie de l’animal, à préserver son état de bonne santé:
- éviter ou retarder l’apparition de maladies
- diminuer l’impact et les effets secondaires des maladies et de leurs traitements.
La prise en charge globale de la santé de l’animal a pour objectif le maintien de la bonne relation propriétaire-animal.
L’implication du propriétaire est capitale dans ce travail d’équipe avec l’ASV et le vétérinaire.
Il pourra contribuer à :
- la détection précoce des anomalies
- l’élaboration du protocole pour son chat
- la mise en confiance de son chat afin de faciliter les soins.
Propriétaire: premier acteur de la santé de son animal
Le propriétaire est le premier soignant de son chat: il gère la prise de rendez-vous, le transport de son animal, ainsi que l’observance et le coût des soins. Il est judicieux de faire comprendre au propriétaire que même si le vétérinaire détient les connaissances scientifiques, il serait inefficace sans son soutien.
Le propriétaire étant l’être le plus proche de son animal, il est le mieux placé pour nous aider à analyser son mode de vie et observer tous changements significatifs. Il sera intéressant de l’impliquer au maximum en amont de la consultation sénior.
Ainsi, une observation fine de son animal, guidée par un questionnaire de pré-consultation à remplir, la réalisation de vidéos de comportements nouveaux, de difficultés locomotrices, de changements d’habitudes seront des aides précieuses pour le praticien lors de la visite.
Une visite zen
Plus de 80% des propriétaires estiment qu’une visite chez le vétérinaire a un impact négatif sur le bien-être de leur animal, impact qui peut parfois durer plusieurs jours.
28% des propriétaires déclarent qu’ils iraient plus souvent chez le vétérinaire si cela ne stressait pas autant leur animal.
Ainsi l’animal étant moins stressé, il aura probablement un comportement plus conciliant lors de l’examen clinique.
Enfin, il faut garder à l’esprit que nombre de paramètres cliniques (glycémie, fréquence cardiaque, respiratoire, tension artérielle…) sont modifiés par le stress et risquent de conduire à des erreurs ou des difficultés d’interprétation.
Il est donc primordial de donner aux propriétaires des recommandations sur la manière de préparer au mieux la venue de leur chat. Du choix de la boite de transport, à l’habituation au panier en passant par le trajet et enfin son arrivée à la clinique, une fiche jointe aux mails envoyés avant le rdv ou qui peut être intégrée sur un site internet permettra de donner tous les conseils utiles.
Comment préparer l’animal pour le bilan biologique
Les conditions dans lesquelles sont collectées le sang et l’urine ainsi que celles dans lesquelles ces liquides biologiques sont conservés avant analyse peuvent parfois influencer leur aspect (hémolyse, lipémie, etc.) et leur composition (au travers d’une lyse cellulaire, d’une agrégation plaquettaire, etc.) et ainsi avoir un impact sur le résultat d’analyse (erreur pré-analytique). De manière à limiter le risque d’erreur pré-analytique, il est primordial de bien préparer l’animal avant sa visite à la clinique.
Analyses hématologiques et biochimiques
Pour être utile et interprétable, le recueil de sang doit être réalisé sur un animal à jeun En effet la prise récente d’un repas peut entrainer, d’une part, l’apparition d’une lipémie post-prandiale, et, d’autre part, une augmentation plus ou moins importante de la concentration de certains analytes sanguins.
Le stress au moment ou dans les minutes précédant la prise de sang est associé à une sécrétion de catécholamines (adrénaline principalement) puis de cortisol. La sécrétion de ces hormones peut avoir un effet significatif sur la concentration en glucose ainsi que sur plusieurs paramètres hématologiques.
Il est également important de noter que pour pouvoir comparer les données biologiques d’un bilan biologique à un autre, il faut que les mesures soient effectuées dans des conditions similaires (si possible même heure de la journée, mêmes automates).
Analyse d’urine
L’urine peut être collectée soit par les propriétaires avant la venue à la clinique, soit au moment de la consultation, par cystocentèse.
La collecte à la maison peut être proposée en utilisant une litière mais celle-ci ne pourra pas être utilisée pour un examen bactériologique. Cette urine doit être recueillie dans un flacon propre et sec ne contenant aucun produit chimique. La présence de détergent peut notamment fausser de nombreuses réactions colorimétriques de la bandelette. Idéalement cette urine doit être amenée dans l’heure à la clinique pour la réalisation de la bandelette et la lecture du culot urinaire. Si l’urine ne peut pas être déposée ou analysée rapidement, il est préférable de réfrigérer l’urine et d’analyser l’urine dans les 6 heures ; cette réfrigération peut néanmoins faire apparaître ou disparaître certains cristaux. L’utilisation de conservateurs n’est pas conseillée, car ils peuvent interférer avec les analyses (notamment réaction chimique de la bandelette urinaire).
La collecte par cystocentèse permet le recueil d’urine stérile ce qui est indispensable pour une analyse bactériologique ; cela permet également d’éviter de contaminer l’urine par des éléments du tractus urinaire externe (cellules épithéliales pavimenteuses, leucocytes, bactéries, etc.). Comme pour la collecte via la litière, l’urine doit être collectée dans un flacon propre et sec ne contenant aucun produit chimique. La présence de détergent peut notamment fausser de nombreuses réactions colorimétriques de la bandelette.
Pour obtenir un maximum d’informations, notamment grâce au questionnaire
Pour pallier le manque de temps et questionner en détails le propriétaire, il est essentiel de structurer sa consultation et le recueil d’ informations. Lors d’une consultation de médecine préventive, par définition, l’animal est bon état de santé apparente. Le but est donc de dépister des « signaux faibles » qui pourraient être les prémices de premiers symptômes de dysfonctionnement.
La plupart du temps il n’est pas évident pour le propriétaire de repérer des changements sur l’ animal avec qui il vit au quotidien. L’envoi d’un questionnaire plusieurs jours avant la consultation permet, de responsabiliser le propriétaire à ces signaux.
En cas d’impossibilité de remplir le questionnaire en amont, la version à donner en salle d’attente permettra de faire un état des lieux le jour même. Grâce au questionnaire il sera aisé pour le praticien, d’orienter le recueil d’informations en particulier sur les points ayant fait l’objet de notifications.